"Chocs des savoirs" :
actualités de la mobilisation dans la région

Collectif Éducation en Lutte 59-62
Pour contacter le Collectif : educationenlutte@gmail.com


Diffusion de tracts du 14 mai
Le Collectif Éducation en Lutte 59/62 a diffusé des tracts à Faches-Thumesnil, Hellemmes, Lille, Lomme, Loos, Merville, Ronchin, Villeneuve d'Ascq, ...

Les manifs à venir
GRÈVE LE 23 MAI - 11H30 ROUBAIX DEVANT LA MAIRIE, RASSEMBLEMENT ET AG - 12H30 LILLE PLACE DE LA RÉPUBLIQUE, RASSEMBLEMENT
OPÉRATION COLLÈGES MORTS LE 24 MAI - action avec les parents d'élèves
MANIF LE 25 MAI À PARIS - 13H00 PLACE DE LA SORBONNE

La grève à Roubaix le 14 mai
Le rassemblement annoncé a bien eu lieu à Roubaix, il a été suivi d'une AG. Celle-ci a décidé de la reconduction du piquet de grève le 23 mai ; d'une manifestation commune aux établissements du bassin à la même date, à 11h30 devant la mairie, suivie d'une AG.
Collectif Éducation en Lutte Nord / Pas-de-Calais
Appel de l'AG du 13 mai
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Nos organisations sont mobilisées contre le « Choc des savoirs » depuis plusieurs mois. Nous dénonçons cet ensemble de mesures, du premier degré au second degré, qui dessine les contours d’un modèle d’École passéiste et conservateur. Il vise à généraliser le tri des élèves dès le plus jeune âge, notamment par les groupes de niveaux, mais aussi en conditionnant l’accès direct au lycée par la mise en place de classes prépa-seconde en lycée général, technologique ou professionnel, en faisant du brevet une barrière à l’entrée au lycée. Le « Choc des savoirs » est une attaque frontale contre l’Ecole publique. Il est synonyme de retour en arrière sans précédent, en revenant sur les acquis de 60 ans de démocratisation scolaire. C’est aussi une certaine vision de la société qui est esquissée, celle du tri et de l’assignation sociale, dangereuse pour notre démocratie. Un pays où la jeunesse se trouve assignée à ses positions scolaires et sociales court un grave danger démocratique.
Nos organisations réaffirment avec force leur attachement au projet scolaire de l’École publique, laïque, gratuite et obligatoire : accueillir partout tous les élèves sans distinction d’aucune sorte, être ambitieux pour chacun, respecter et participer à une véritable liberté de conscience notamment par la construction de l’esprit critique autour de savoirs scientifiquement validés.
Aujourd’hui, le service public d’Éducation traverse une crise sans précédent : crise de recrutement, démissions, personnels qui témoignent d’une perte de sens de leur métier… A l’instar de l’hôpital public, l’École publique n’est pas loin de l’effondrement alors qu’elle doit avoir les moyens d’être l’école de la première chance. Nous ne nous y résignons pas ! Depuis plusieurs mois, nous sommes engagé-es dans la mobilisation contre le « Choc des savoirs » et pour la défense de l’École publique, réunissant au fil des jours, des semaines et des mois de plus en plus de personnels de l’Éducation nationale et de parents d’élèves. Poursuivons et amplifions la mobilisation !
Nos organisations appellent les familles, enseignants, personnels éducatifs, bénévoles et militants des associations d’éducation populaire, lycéens, étudiants et toutes celles et ceux qui se retrouvent dans le projet d’une École publique, laïque et émancipatrice à manifester le samedi 25 mai, en région ou à Paris, pour l’École publique et pour dire « non au Choc des savoirs ». Ensemble, faisons société autour de l’école !
>>> TÉLÉCHARGER L'APPEL NATIONAL POUR LE DIFFUSER OU L'AFFICHER
Compte rendu de l'AG du 13 mai
L’AG du Collectif a réuni le lundi 13 mai 2024 une vingtaine de personnes. Des organisations syndicales étaient présentes (CGT, FO, FSU, Sud). Plusieurs personnes, représentant plusieurs établissements, se sont éxcusées de ne pouvoir être présentes.
L’AG a fait un point sur son fonctionnement et le suivi de ses appels.
Un autre Collectif Éducation en Lutte s’est constituée sur Roubaix – Wattrelos, l’AG a réuni une quinzaine de personnes. Elle appelle à une manifestation à Roubaix le 14 mai et a déposé le parcours de la manifestation. Les associations de parents seront contactées. Une journée de mobilisation du collège Nadaud de Wattrelos est actée pour le jeudi 23 mai, suivie d’une journée « Collège mort » le vendredi 24 mai, puis de la mobilisation le samedi 25 mai dans le cadre de l’appel national unitaire.
Le collège Nadaud se joint en cela à l’initiative émanant du collège Nina-Simone de Lille. L’Assemblée générale du Collectif Éducation en Lutte 59/62 appelle à participer à la manifestation à Roubaix le 14 mai. Le Collectif va contacter la FCPE Nord pour avoir des informations sur son inscription dans la Coordination nationale en cours de création par les parents d’élèves de Loire-Atlantique ; contrairement aux FCPE de nombreux départements, certains parents de l’association du Nord s’affirment en effet favorables à la constitution de groupes de niveaux au collège. Un communiqué commun sera proposé à l’association de parents.
Collectif Éducation en Lutte Nord / Pas-de-Calais
Communiqué de l'AG du 2 avril
Le Collectif Éducation en Lutte Nord s'est réuni en Assemblée générale (AG) le mardi 2 avril à la Bourse du Travail de Lille. Étaient présente une quarantaine de personnes, des personnels d'environ une douzaine
d'établissements ou écoles (une majorité de collèges) et des parents d'élèves. La FCPE du Nord était représentée. L'AG a adopté le calendrier et le communiqué ci-dessous.
- jeudi 11/04 : prochaine AG du Collectif à 18h (probablement à la Bourse du Travail, mais lieu à confirmer)
- samedi 13/04 : réunion ouverte aux parents d'élèves pour expliquer les enjeux de la réforme du choc des savoirs
- mercredi 17/04 : rassemblement devant le rectorat avec des modalités qui restent à définir (lors de la prochaine AG)
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Jeudi 28 mars : constitution d'un Collectif Éducation en Lutte - Nord
A l’appel de collègues du collège Jean Jaurès de Lomme, mobilisé·e·s avec des parents d'élèves contre la mise en place de groupes de niveaux en français et en mathématiques au collège, une cinquantaine de personnes s'est réunie en mairie de Lomme. Plusieurs établissements étaient représentés :
ARMENTIÈRES Lycée Gustave Eiffel - GENECH Lycée Charlotte Perriand - HAUBOURDIN Collège Jules Ferry, Collège Le Parc, Lycée Beaupré (SEP)
- HELLEMMES Collège Saint-Exupéry - LILLE Collège Makéba, Lycée Faidherbe - LOMME Collège Jean Jaurès, Collège Guy Mollet
- PÉRENCHIES Collège Théodore Monod - VILLENEUVE D'ASCQ LP Dinah Derycke - WATTRELOS Collège Pablo Neruda
Un tour de parole es personnes présentes a permis de faire le point sur la situation dans les établissements. Une discussion a suivi à propos des actions possibles à mettre en place contre « le choc des savoirs ».
La mobilisation reste inégale selon les établissements, des collègues sont très opposé·e·s à cette réforme, d'autres sont simplement sceptiques sur la possibilité de sa mise en place sans moyens supplémentaires et un nombre important de collègues « ne veulent pas savoir » et évitent le sujet. Les parents d'élèves ont indiqué participer à la mobilisation avec les équipes de collèges, sachant que l'inquiétude est grande chez un certain nombre de parents d'élèves de CM2 - certains enfants s'inquiètent déjà de se retrouver dans le "groupe des nuls". Des parents manifestent la nécessité de comprendre précisément la réforme, et que le discours officiel soit "décodé". Des parents qui ont vécu la réforme du lycée pour leurs plus grand·e·s font état d'un réel effet déstructurant pour elles et eux.
Les collègues de lycées le confirment : la réforme du lycée a été un fort dérèglement, avec la disparition du groupe « classe », une multitude de profs en conseil de classe, une concertation difficile voir impossible... Cela a des conséquences désastreuses sur les emplois du temps (EdT) des enseignant·e·s mais aussi des élèves. Les EdT sont pour une grande partie en « barrettes », les enseignant·e·s ne peuvent plus émettre de vœux... il est à prévoir que les mêmes grosses contraintes pèseront sur les conditions de travail des profeseur·e·s de français et de mathématiques au collège, avec aussi des conséquences sur les EdT des autres professeur·e·s.
La réforme du lycée a clairement eu un effet délétère sur les élèves : liens amicaux, capacité à constituer des groupes de travail… avec un impact très concret sur le bien-être des élèves. C'est socialement et psychologiquement déstructurant (cet aspect déstructurant revient beaucoup dans les prises de parole des collègues de lycées), avec « un bordel organisationnel incroyable ». Le choc des savoirs en collège aura les mêmes conséquences.
Or si des collègues de collège ont l'illusion que la constitution de groupes de niveaux va aider à résoudre le sureffectif des classes et la dégradation de leurs conditions de travail, tout en permettant aux élèves de mieux progresser ensemble, c'est une vieille illusion : la recherche a clairement établi que les groupes de niveaux ont un tout petit effet positif, marginal, sur les bons élèves, et un grand effet négatif sur les élèves les plus en difficulté, qui se retrouvent relégué·e·s : les études scientifiques sérieuses et les expérimentations déjà faites ont prouvé que les groupes de niveau n’aidaient pas à améliorer le niveau des élèves et accentuaient violemment les inégalités scolaires.
Des parents, enseignant·e·s, AESH, psy EN et CPE présent·e·s à cette réunion ont exprimé leur vive inquiétude pour la place, dans les groupes de niveaux, des élèves à besoins éducatifs particuliers, ou suivi·e·s par la MDPH. Le risque qu'ils et elles soient plus fréquemment relégué·e·s dans les groupes d'élèves faibles est réel, quel que soit la nature de leurs difficultés ou de leur handicap ! Aucune information n'a été donnée pour ces élèves. Des collègues informent qui plus est sur la possibilité, qui a été évoquée dans plusieurs collèges, de fusionner le groupe des faibles avec les élèves de SEGPA - qui ont pourtant un profil scolaire différent, et nécessitent un enseignement spécialisé.
Et comment dire à un enfant : "toi à partir de maintenant, tu vas dans le groupe des faibles" ?
De nombreux éléments ont ainsi été mis en en avant par les personnes présentes :
- l'absence de moyens supplémentaires ;
- l'impossibilité définitive suite à cette réforme à moyens constants de créer des dédoublement en sciences ou en langues supprimés, la fin des marges d'autonomie organisationnelle même minimes, une austérité maximale qui toucher toutes les disciplines ;
- des pressions incessantes pour standardiser la pédagogie ;
- des enseignements qui seront de plus en plus différenciés selon le niveau scolaire, accentuant les inégalités ;
- la diminution de fait du volume de français et de mathématiques pour nombre d'élèves, pour faire tenir la nouvelle organisation ;
- une école à 3 vitesses au moins, un tri social organisé à tous les échelons de l'École, qui s'accélère très fortement après la mise en place des plateformes Parcoursup et Mon Master ;
- au lycée professionnel, cette logique est à l'œuvre de la même façon avec la 3ème réforme structurelle depuis 2009 : diminution de la part des enseignements généraux, dans les trois réformes mise en place prévue de groupes de niveau français / maths, tri social organisé avec une différenciation de l'année de Terminale selon l'orientation en poursuite d'études ou en insertion professionnelle, élèves sous statut scolaire inséré·e·s en stage en entreprise et "rémunéré·e·s", apprentissage et alternance organisés de façon à affaiblir le statut scolaire des élèves ;
- le niveau BTS est également touché par des réductions de places, les filières sont de plus en plus cloisonnées, les passerelles se tarissent : l'objectif semble être une différenciation sociale nette entre une partie des élèves qui bénéficieront à plein de l'École, et une autre destinée à fournir de la main d'œuvre bon marché rapidement employable.
Quelles actions ? Comment construire la mobilisation ?
Des collègues ont fait voter des motions en CA, qu'ils et elles renouvellent à chaque CA. Des journées de grève ont déjà été organisées localement, ainsi que des journées Collège mort avec l'appui des parents d'élèves. L'assemblée invite à agir au plus vite localement sur cette question : il est totalement de la prérogative des CA de s'exprimer à ce sujet, et selon le Code de l'Éducation le CA a un droit de regard sur l'organisation des enseignements - d'autant qu'ici le gouvernement veut aller vite et faire le forcing, et passe par des textes moins solides réglementairement.
On peut commencer par s’informer de ce qui se passe dans la région et ailleurs (ouest, région parisienne), et informer ses collègues. Même si il est très important d’informer les parents d’élèves (y compris ceux de CM2), et indispensable de construire la mobilisation contre les groupes de niveaux avec elles et eux, c’est à nous de défendre nos métiers, la mobilisation ne peut s’organiser qu’à partir de la base, des établissements, départements…
Les actions sont plus visibles sur temps de travail, avec l'outil de la grève, et il est également utile de prévoir des actions en-dehors du temps de travail. La grève du 2 avril est une date issue de la mobilisation, trop proche pour nous : difficile d'informer et de mobiliser. Une AG du Collectif est néanmoins à prévoir le soir même à la Bourse du Travail de Lille-Fives. Des rassemblements devant le rectorat, sur les marchés, en centre-ville sont à envisager.
Un diaporama informatif sera fourni par les collègues de Jean-Jaurès, pour faciliter l'information aux parents (contacter les organisations), en n'oubliant pas les parents d'élèves de CM2 ("avez-vous choisi le groupe de niveau de votre enfant ?").
Autres actions envisagées : journées collèges morts, opérations escargot, scénettes "classe" jouées à l'extérieur de l'établissement, ...
La question de la communication (liste mél, réseaux) est discutée.
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